
TEA KANAKE
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L’origine des êtres
A l’aube du monde, la lune dépose sa dent sur un rocher qui émerge de l’océan. Sous l’effet de ses rayons, la dent se décompose. Apparaissent alors les premiers êtres vivants. Ceux qui restent sur le rocher se transforment en lézards, ceux qui glissent dans l’eau deviennent anguilles et serpents. De ces êtres primordiaux naît Téâ Kanaké.
(Dans une autre version la lune jette à l’eau un gâteau d’igname enveloppé dans des feuilles de taro, d’où naîtrons les premiers êtres)
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La terre nourricière
Né ignorant de tout, il demande aux esprits de lui transmettre ce qu’il doit savoir pour vivre sur terre : la magie des pierres et des herbes, le travail des champs, la connaissance des plantes. Alors il cultive l’igname et fait pousser le taro. Il plante le coleus qui depuis ce temps protège tous les jardins.
(La poule sultane est le symbole de l’abondance des cultures, le rat est son contraire qui les saccages)
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La terre des ancêtres
Les esprits lui apprennent la vie en société, Téâ kanaké échange les premières ignames et construit la grande case ronde des origines. Il plante le pin colonnaire qui délimite les lieux sacrés et tabous puis, Téâ proclame la première parole.
(La parole du chef est « la bouche du notou », symbole des origines. La parole des clans est « la bouche du coquillage », la conque qui sert d’appel pour réunir le clan. Notou et conque font la paire, l’un est la forêt et l’autre la mer)
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Le pays des esprits
Afin de tout savoir de la vie des hommes, Téâ Kanaké décide de connaître la mort. Il entre dans le banian qui est le corps des esprits. En suivant ses racines qui pénètrent aux pays souterrains, il traverse le pays des morts et, en ce ventre maternel, il se transforme.
(Lézard et hibou sont messager de la mort, on les trouve dans les cimetières. Leur contraire est l’anguille symbole de naissance)
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La renaissance
Comme les rejets qui renaissent d’un tronc coupé, Téâ Kanaké, porteur de la continuité de la parole, traverse la roche percée, symbole de la renaissance. Il souffle la Parole dans la feuille du bois de fer, où elle chantera toujours. Grâce à cette parole s’ouvre une ère nouvelle.
(Le tricot rayé est l’image du défunt qui veut rejoindre le monde des vivants. Il sort de la mer et laisse sa peau sur la plage en reprenant apparence humaine)
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